Qu’est-ce qu’une alvéolite dentaire ?
L'alvéolite dentaire (ostéite alvéolaire) est une complication survenant durant la guérison de la plaie suivant une extraction dentaire. Le patient ressent une douleur pulsatile intense causée par l’exposition de l’os sur le site d’extraction.
Après l’extraction, un caillot se forme dans l’alvéole pour protéger l’os. Lorsque le caillot se détache ou se désagrège prématurément, les nerfs et l’os sont exposés. Les douleurs provoquées par une alvéolite sont généralement intenses et nécessitent les soins d’un spécialiste. Il est donc essentiel de consulter rapidement votre dentiste pour évaluer la situation et décider du traitement adéquat.
On dénombre trois types d'alvéolites :
- l’alvéolite sèche, qui est la forme la plus fréquente de cette affection;
- l'alvéolite suppurée (qui contient du pus), qui est causée par une surinfection de l'alvéole, ou du caillot formé après l'extraction ;
- l'alvéolite ostéique parcellaire, qui est engendrée par une surinfection du tissu de granulation (le nouveau tissu formé suite à la cicatrisation, et fortement irrigué par de petits vaisseaux sanguins). Elle survient généralement vers la troisième semaine suivant l'extraction de la dent.
Comment se développe une alvéolite dentaire ?
Suite à l'extraction dentaire réalisée par votre dentiste, la coagulation permet la format du caillot dans l'alvéole dentaire (site de l'extraction) lui permettant d'être scellée et de cicatriser dans de bonnes conditions. Parfois, ce caillot ne se formera pas ou il sera expulsé si vous brossez vos dents avec beaucoup d'énergie, vous utilisez le bain de bouche trop tôt ou si vous mastiquez trop près de la zone d'intervention dans les premières heures. Lorsque ce caillot est absent, les nerfs et les os de l'alvéole sont exposés à l'action de la flore bactérienne de la cavité buccale et d'autres agents pathogènes ; l'alvéolite trouve un terrain propice à son développement.
L’alvéolite est une complication, mais ne survient pas dans tous les cas d’extraction : elle apparaît dans 2 à 5 % des extractions simples et dans 20 à 35 % des extractions ayant exigé une intervention chirurgicale. Même si tout le monde peut connaître cette complication après une extraction dentaire, certaines personnes y sont plus exposées :
- Tabagisme : les produits chimiques provenant de la cigarette ou d'autres formes de tabac peuvent empêcher ou retarder la guérison et contaminer le site de la plaie. L'action d'inhaler la fumée de cigarette peut déplacer prématurément le caillot sanguin ;
- Contraceptifs oraux : les niveaux élevés d'œstrogènes dans les contraceptifs oraux peuvent modifier les processus normaux de guérison et augmenter le risque de développer une alvéolite ;
- Mauvaise hygiène bucco-dentaire : Le non-respect des directives de soins post opération et/ou une mauvaise hygiène bucco-dentaire peuvent augmenter le risque d'alvéolite ;
- Infection des dents ou des gencives : les infections actuelles ou antérieures autour de la dent extraite augmentent le risque d'alvéolite.
Quels sont les symptômes d’une alvéolite dentaire ?
Au cours de la consultation dentaire d'urgence, votre dentiste sera à la recherche des signes cliniques suivants :
- Des douleurs intenses quelques jours après une extraction dentaire ;
- Une perte partielle ou totale du caillot sanguin à l'endroit de l'extraction dentaire, que vous pouvez remarquer comme une cavité d'apparence vide ;
- Des douleurs s'étendant de la cavité aux oreilles, aux yeux, à la tempe ou au cou du même côté du visage où l'extraction a eu lieu ;
- des difficultés à ouvrir la bouche :
- Un goût désagréable en bouche.
Après une extraction dentaire, il est normal de ressentir un certain degré de douleur et d'inconfort. Cependant, vous devez être en mesure de contrôler la douleur normale avec l'analgésique prescrit par votre dentiste et cette douleur doit diminuer avec le temps. Si ces douleurs durent, qu'elles s'aggravent ou s'associent avec d'autres signes cliniques, contactez-nous au plus vite.
Traitement de l’alvéolite dentaire
Si, malgré toutes ces mesures préventives, une alvéolite survient, le traitement dépendra du type d'alvéolite :
- Le traitement de l'alvéolite sèche consiste essentiellement en une sédation de la douleur, via des antalgiques. La guérison physiologique, soit une évolution spontanée vers une guérison, intervient en général après 3 à 7 jours. Délai qui peut être écourté si le patient est traité.
- Le traitement curatif des alvéolites suppurées et ostéitiques repose sur une antibiothérapie par voie générale, des antalgiques, et des soins locaux, comme le rinçage à l'aide d'une solution saline ou antiseptique, et des pansements intra-alvéolaires. Pour l'alvéolite suppurée, si les soins locaux sont réalisés très tôt, et en absence de fièvre, la prescription d'antibiotiques n'est pas nécessaire.
Bien que douloureuse, l'alvéolite dentaire entraîne rarement des complications graves.
Comment prévenir l’alvéolite dentaire ?
Une bonne hygiène bucco-dentaire globale avant une intervention, ainsi que de bonnes conditions d'asepsie au cours de l'extraction font partie des facteurs de prévention essentiels contre l'alvéolite.
Suite à l'extraction dentaire, votre dentiste vous recommande de :
- garder une compresse sur l'alvéole et la changer régulièrement, durant 2 à 3 heures. Cela favorisera la formation du caillot sanguin ;
- ne pas réaliser trop de bain de bouche dans les premières 24 heures ;
- ne pas cracher ;
- faire attention en se brossant les dents, et éviter de frotter trop près de l'alvéole de la dent enlevée ;
- ne pas se passer la langue là où a eu lieu l'extraction ;
- mastiquer loin de la zone où la dent a été extraite ;
- éviter de fumer durant la période de cicatrisation car le tabagisme retarde la cicatrisation.
Si vous avez récemment subi une extraction dentaire et que vous ressentez des symptômes présents dans cette fiche, contactez au plus tôt votre dentiste pour pris en charge. Dans tous les cas, nous vous recommandons de consulter votre dentiste rapidement, car lui seul est à même d’établir un diagnostic pertinent et de vous proposer un traitement adapté à votre situation clinique.